La question du motel comme machine de destruction massive des repères : décors intérieurs standardisés, équipements identiques ou presque (la diversité des robinets mitigeurs de douche laisse pantois), implantations similaires dans des zones péri-urbaines où par ailleurs se retrouvent aussi toujours les mêmes enseignes autour qui composent alors un horizon ne changeant jamais. À force, naît le sentiment de n'avoir pas bougé alors même que le compteur et le corps et l'intérieur du soi disent exactement le contraire.
On ne sait que penser de cela. Peut-être, que cette similarité (volontaire ?) est là pour annuler la distance et les grands espaces, pour les ramener au possible humain, rassurer, même si c'est au prix d'une sorte de jetlag spatial. Peut-être aussi, que le message est plus simple encore : l'Amérique est partout toujours la même, où et quand qu'on soit. Je ne sais pas si c'est vraiment rassurant.