Route
La question des camions de leurs gueules de leurs crocs les visages des bouffeurs de gravier la question des journées que l'on passe ligne droite la question du chemin qu'on se fait qui se fait en dedans ce constat c'est la route qui décide de ton temps qui décide de toi.
Rafraîchissements, saucisses et limonade
La question d'un ville comme décor des bateaux qui ne quittent jamais quai des badauds costumés pots de bières en plastique la question de ces couches qu'on devine dans la ville dans les gens le silence des cartes les cimetières les drapauds à flonflons intégrés.
PS : le titre de ce billet est la traduction d'une enseigne entrevue hier
Road
un temps à glisser loin de soi un temps à calandre à bitume un temps qui n'est nulle part à soi et où l'on ne se retrouve pas, un temps de route, un temps de bas-côtés.
Évidences
... cherchant dans les avenues rues squares objets musées oeuvres exposées ce qu'on ne cherchait plus depuis longtemps — on s'était habitué, on avait fini par ne plus voir ce que maintenant on retrouvait juste devant nos yeux, ces évidences mettant leurs pas derrière les nôtres le long des promenades forant dans les tripes du temps leur chemin de fer de verdure, un antre perdu, cette fontaine qui dégueulait son eau pour rien.
La question de l'ailleurs
La question de l'ailleurs de ne rien oublier derrière de s'arracher les routes autoroutes péages navettes guichets formalités gestes contrôles scanners quotidiens de notre paranoïa puis s'asseoir se relever les checkins contrôles puis s'asseoir se relever l'impatience on dira c'est la peur la question de l'avion s'arracher de la terre dans sa tête compter il paraît que quatorze la ceinture trop serrée ce cordon on sait bien inutile la question d'où on va et pourquoi et pourquoi.
La question des bagages
La question des bagages la question des vêtements du nombre de sacs de ce qui est indispensable de ce qui l'est un peu ou moins la question de ce qu'on emporte ou pas de ce qu'on trouvera sur place ou pas la question de ce qu'on peut être quand on se trouve ailleurs sans rien ou presque.